Les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis ce samedi 6 juillet à Niamey en sommet, ont pris d’importantes décisions pour l’opérationnalisation de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).

À Niamey, le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso fut le premier à atterrir à l’aéroport international Diori Hamani, le vendredi 5 juillet. Il a été rejoint ce samedi 6 juillet par son homologue malien, le Colonel Assimi Goïta. Ils ont été, tous les deux, accueillis successivement à leur descente d’avion par le Général Abdourahamane Tiani, Chef d’État du Niger.

Les Chefs d’État se sont au cours de la journée réunis en huis clos après la cérémonie d’ouverture du sommet marquée par les discours des trois présidents de Transition. À l’issue des travaux, le sommet des chefs d’État a adopté les instruments juridiques actant la création de la confédération des trois pays. Il s’agit notamment «du Traité instituant une confédération entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénommée confédération de l’Alliance des États du Sahel» et «du règlement intérieur du Collège des chefs d’Etat de la confédération».

Un retrait irrévocable de la CEDEAO

Cette validation des textes fondamentaux entérine le projet de confédération des trois pays dont la finalité est de parvenir à une fédération. Elle confirme la déclaration, en début de juin dernier, du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop selon laquelle «le point de rupture a été atteint» par rapport à la question du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. «Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la CEDEAO», a affirmé à la cérémonie d’ouverture des travaux, Gal Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Cette réaffirmation de position est une réponse aux différents appels en faveur d’un retour des trois pays dans la CEDEAO. Cette organisation ouest-africaine se réunit ce dimanche 7 juillet à Abuja pour son sommet ordinaire des chefs d’État.

La libre circulation des personnes et des biens

Au-delà des textes fondamentaux, le sommet des chefs d’État de l’AES a pris d’importantes décisions sur le plan économique, social et financier. Il a en effet décidé de «doter la confédération des instruments propres pour le financement de notre politique économique et sociale».

«S’agissant de la libre circulation des personnes et des biens, les Chefs d’État ont instruit les ministres compétents d’élaborer dans l’urgence les projets de protocole additionnel y relatif en vue de faire face aux implications liées au retrait des États de l’AES de la CEDEAO», précise «la déclaration de Niamey» issue de ce premier sommet de l’AES.

Assimi Goïta, premier président du collège

La nouvelle Alliance annonce aussi la création de sa Banque d’Investissement et de la mise en d’un fonds de stabilisation. Les ministres chargés des Affaires étrangères et du développement sont, à cet effet, appelés à «prendre des dispositions pour leur opérationnalisation».

Les trois Chefs d’Etat à Niamey ce samedi 6 juillet/CP/Présidence du Mali

Une autre décision importante concerne la désignation du président collège de la confédération. Ainsi «le Mali assurera la présidence de l’AES pour un an et le Burkina Faso accueillera la première session parlementaire de l’AES». Une annonce faite au cours de la cérémonie de clôture du sommet. En clair, le Colonel Assimi Goïta devient le premier président en exercice de l’Alliance des États du Sahel, ce jusqu’à la prochaine session qui se tiendra en 2025 à une date à déterminer. À ce titre, il convoque et préside les sessions ordinaires et extraordinaires de l’Alliance.  

«Une rupture avec l’impérialisme»

«La création de la confédération signe le non-retour des États de l’AES dans la CEDEAO et la rupture totale avec l’impérialisme et le néolibéralisme», a réagi Aboubacar Sidick Fomba, membre du Conseil National de Transition du Mali (CNT). Selon lui, elle «ouvre la voie à une autre forme de combat géopolitique et géostratégique entre la confédération de l’AES et la CEDEAO soutenue par ses maîtres du collectif occidental».

M.S/NouvelleAfrique

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