Après des multiples attaques terroristes dans la région de Bandiagara ayant fait près d’une trentaine de victimes civiles, l’Association Ginna Dogon invite les autorités de la Transition à «reconsidérer le plan de gestion sécuritaire » du pays dogon.

A Djiguibombo, Tégourou, Sondol, Sogoutoun, Sougou-Doroukoum, Sogou-denssagou, Sogou-Pangadoungou, Sogou-Orokountan… le sang de civils a coulé ces deux dernières semaines. Au-delà de ces pertes en vie humaine, d’énormes dégâts matériels, dont vols de bétail, pillages de biens matériels : motos, charrettes, des habitations ont été également enregistrés. 

Plusieurs victimes dans plusieurs villages

Le mardi 25 juin 2024, vers 14 heures. Alors que les habitants du cercle étaient mobilisés pour la foire hebdomadaire de Bankass, plusieurs villages et hameaux de la commune ont fait l’objet d’attaques terroristes. Il s’agit de Sondol, Sogoutoun et beaucoup de ses hameaux, dont Sogou-densagou, Sogou-Orokounta, Sogou-Madina et Pangadougou.

 Le bilan est alarmant : des morts, des blessés, des animaux emportés, des biens matériels détruits et plusieurs déplacés. Ce bilan a été donné par le président du Mouvement Patriotique pour l’Unité et la Sauvegarde du Cercle de Bankass, Abdalah Togo, lors de son passage, lundi dernier, sur les antennes de Joliba TV news.

«Quatre personnes ont été tuées lors d’une attaque simultanée contre les villages de Sondol, Sogou-densagou, Sogou-Orokounta, Sogou-Madina et Pangadougou. Tous les animaux servant à cultiver ont été emportés. Des biens matériels : motos, charrettes et autres ont été soit incendiés soit emportés», a déclaré le jeune leader associatif. 

Tégourou, un village du cercle de Bandiagara a été également touché par une attaque terroriste le même jour. Il y a eu aussi des morts dans ce village situé à moins d’une dizaine de kilomètres de la ville de Bandiagara. «Le village a été vidé de sa population et le bilan fait état de deux morts et des dégâts matériels importants qui se traduisent par l’incendie et la destruction d’habitations, de vivres, de tricycles et d’autres engins de déplacement», avait indiqué, dans un communiqué, l’Association Ginna Dogon.

Une autre attaque meurtrière a ciblée, le 1er juillet 2024, le village de Djiguibombo situé à une vingtaine de kilomètres de Bandiagara. Cette localité aurait été attaquée, selon les informations, pendant que les villageois célébraient un mariage. «Les terroristes ont surpris les villageois lors d’un mariage. Plusieurs personnes ont été tuées sur le champ, d’autres ont été interceptés et égorgés par les groupes terroristes», a confié à «NouvelleAfrique» Boucari Guindo, président de la jeunesse Ginna Dogon.

Un plan avec des limites

 Selon l’Association Ginna Dogon, l’attaque de ce village fait état de «21 personnes tuées par balles ou égorgées, une personne disparue, des maisons et des vivres pillés, le centre de santé et des motos incendiés et le bétail emporté».

Dans son communiqué, rendu public ce 2 juillet 2024, cette association, présidée par Nouhoum Tapily, ancien président de la Cour suprême, «condamne avec la dernière rigueur cette barbarie». Elle remet en question l’efficacité du plan de sécurisation mis en place par les autorités étatiques dans la zone. Elle a appelé, à cet effet, les gouvernants à «reconsidérer le plan de gestion sécuritaire du centre et particulièrement du pays dogon qui a montré ses limites à telle enseigne que la population de la région de Bandiagara a le sentiment abandonné à son triste sort».

Boureima Guindo/NouvelleAfrique

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici