À trois mois de l’effectivité du retrait des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO, Bassirou Diomaye Faye, président du Sénégal et facilitateur de l’organisation ouest-africaine a dépêché son envoyé spécial pour le Sahel à Bamako et à Ouagadougou. Ce dernier était porteur d’un message et prêche l’unité régionale.

Le facilitateur de la CEDEAO dans les discussions avec l’AES, Bassirou Diomaye Faye ne s’avoue pas vaincu et poursuit son offensive diplomatique pour tenter de «réconcilier les positions» d’ici le 28 janvier 2025. Une date à laquelle «le retrait sans délai et irréversible» annoncé par le Mali, le Burkina Faso et le Niger sera effectif conformément au traité de l’organisation ouest-africaine.

En effet, deux mois après la visite à Bamako (12 août dernier) de son Premier ministre Ousmane Sonko, son envoyé spécial pour le Sahel Pr Abdoulaye Bathily a été reçu, jeudi 17 octobre à Bamako, par le désormais Général d’Armée Assimi Goïta, président de la Transition et président en exercice de la Confédération des Etats du Sahel. 

Si le contenu du message est méconnu, Abdoulaye Bathily rassure que c’est «un message de fraternité, de solidarité comme il se doit entre le Sénégal et le Mali, deux pays frères». «Le Sénégal et le Mali c’est deux peuples en un. L’histoire millénaire nous a uni. La géographie nous impose de rester ensemble comme l’histoire nous y contraint», a-t-il déclaré à l’issue de l’audience au palais présidentiel, en exprimant la compassion de son pays au Mali dans cette période d’épreuves.

Des problèmes au sein de la CEDEAO

Au cours de l’entretien, il a été sans doute question de la situation qui prévaut entre l’Alliance des États du Sahel et la CEDEAO. «Bien entendu il y a des problèmes au sein de la CEDEAO en tant qu’organisation mais les peuples veulent continuer à vivre ensemble, forger leur destin ensemble, bâtir un avenir commun de progrès et de prospérité. Nous sommes dans la recherche de cette voie», a affirmé, à sa sortie d’audience, Abdoulaye Bathily.

Selon lui, son président Bassirou Diomaye Faye a exprimé «la volonté avec le Mali de chercher toutes les voies appropriées pour consolider les perspectives d’unité régionale, de l’unité africaine sur la base des intérêts de nos peuples qui aspirent à cette unité». Il perçoit la création de l’AES comme «une chose positive» mais estime qu’il faut explorer les voies pour continuer à faire et à faire mieux ce que l’on peut faire avec l’ensemble.

Consolider les relations

L’envoyé se refuse de parler de médiation mais se dit plutôt être à la recherche de «voies et moyens de consolider les relations qui existent déjà à la fois entre les deux pays mais également dans l’espace régional». Selon lui, chaque pays a des communautés dans les autres pays de la région. D’où, précise-t-il, la nécessité «de faire en sorte que toutes nos initiatives concourent à raffermir non seulement les liens entre les Etats mais à créer les conditions de l’épanouissement des citoyens dans chacun de ces pays: épanouissements économique et culturel».  Cela, en expliquant que les opérateurs économiques ont besoin d’un espace ouvert pour mener leurs activités et créer des entreprises.

 «Il s’agit de voir ce qui a été fait jusqu’ici, ce qu’il faut corriger dans ce qui a été fait dans l’intérêt des populations», a-t-il résumé, en se félicitant de la volonté du président Goïta d’aller de l’avant dans le raffermissement des relations.

Son plaidoyer intervient à trois mois de la rentrée en vigueur du retrait des trois pays de la CEDEAO conformément au traité de l’organisation. Après janvier 2025, les ressortissants des trois pays se verront dans l’obligation de prendre des visas pour voyager dans l’espace CEDEAO et ne pourront plus y créer librement des entreprises dans le cadre des facilités de la CEDEAO.

Avant de se rendre à Bamako, l’envoyé spécial pour le Sahel avait au préalable effectué, le 10 octobre dernier, une visite à Ouagadougou où il a également transmis au capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso un message de Bassirou Diomaye Faye. Au Burkina Faso, il a aussi plaidé pour la consolidation de l’unité régionale.

Le Chef de l’exécutif sénégalais, facilitateur de la CEDEAO en appui à Faure Gnassingbé, président du Togo, ambitionne de réconcilier les positions entre les deux entités avant la fin du préavis du retrait.

MC/NouvelleAfrique

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