Sous la coordination de la Haute Autorité de Communication (HAC), un consortium d’organisations organise, les 9 et 10 juillet, à Bamako un atelier multi-acteurs de réflexion et d’échanges pour lutter contre la désinformation et promouvoir l’intégrité de l’information dans les processus électoraux et politiques.
«L’atelier que nous ouvrons ce matin porte sur un sujet, souvent négligé, mais qui revêt une importance capitale pour la tenue des élections dans un climat apaisé», a déclaré Mme Camara Fata Maïga, Représentante du ministre d’Etat, de l’Administration territoriale, Porte-parole du gouvernement. Cela, en ajoutant que «tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections connaissent les méfaits de la désinformation sur toutes ses formes».
Son objectif est de contribuer à la lutte contre la désinformation en période électorale à travers le renforcement des capacités des médias. «Il cherche aussi à informer les professionnels de la presse sur les bonnes pratiques», précise l’ambassadeur des USA au Mali, Rachna Korhonen qui souligne que ces efforts sont nécessaires pour évaluer le processus électoral à travers la promotion de l’intégrité de l’information.
«Des thématiques variées et inter-reliées»
Cette rencontre réunit des médias, les organes de régulation des médias et de gestion des élections et les acteurs engagés dans le processus de réformes politiques et institutionnelles. Elle est organisée par un consortium d’organisations internationales composé de l’International Foundation for Electoral Systems (IFES), National Democratic Institut (NDI), la Fondation Konrad Adenauer, Search for Common Ground en coordination de la Haute Autorité de Communication (HAC).
Elle évoquera pendant deux jours «des thématiques variées mais inter-reliées». Il s’agit de la désinformation dans les médias en période électorale, des rôles et responsabilités des médias et des Organes de Gestion des Elections dans la lutte contre la désinformation, des mécanismes de lutte contre la désinformation et de la législation dans le domaine.
Selon le Directeur Résident Senior de NDI/Mali, Dr Badié Hima, ces acteurs pourront «discuter et convenir des meilleures approches pour faire face aux défis liés à la promotion de l’intégrité de l’information afin de promouvoir l’accès à des informations électorales et politiques précises et impartiales». En clair, une stratégique de lutte contre la désinformation en période électorale.
Un environnement digital en expansion
Cet atelier se tient dans un contexte où l’environnement digital et d’information est en plein expansion. Les chiffres, révélés Dr Badié Hima sur la base des rapports, font état de 5,61 milliards d’utilisateurs de téléphone mobile en 2024 dans le monde (69,4% de la population globale) soit une augmentation de 138 millions par rapport à 2023.
En termes de taux de pénétration, l’Afrique de l’Ouest affiche 42%, le Mali en présente 33,1% pour un total de 7,82 millions d’utilisateurs d’internet en 2024 selon le dernier rapport digital. «De plus, les utilisateurs des réseaux ont augmenté de 600 000 entre début 2023 et début 2024, soit une hausse de 38,7%», a ajouté Dr Badié Hima, soulignant que la non-maitrise de l’environnement numérique peut entrainer des bouleversements profonds dans écosystème social étant donné que la moyenne d’âge au Mali est de 15,3 ans.
«S’il est évident que la désinformation n’est pas un phénomène nouveau au Mali, force est de constater que l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication contribue fortement à l’amplification de son impact», confirme la Représentante du ministre d’Etat, Mme Camara Fata Maïga. Elle plaide, à cet effet, pour «une lutte implacable contre ce phénomène si dangereux et destructeur».
La diplomate américaine a rappelé que la démocratie repose sur un accès équitable à des informations vérifiées et fiables. «Sans cela, le dialogue public, la prise de décision et la confiance dans les résultats électoraux sont susceptibles d’être compromis», a-t-elle déclaré.
M.S/NouvelleAfrique