En janvier 2025, le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO devrait être acté, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour les États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette décision, bien que controversée, marque un tournant historique et offre des perspectives monétaires et économiques prometteuses pour la région.
En effet, en quittant la CEDEAO, les États de l’AES ont pris une décision responsable, affirmant leur volonté de se détacher d’une organisation perçue comme manipulée et défendant des agendas divergents de ceux de ses membres. Cette action est un signal fort de leur désir de prendre en main leur destin et de créer une structure régionale plus en phase avec leurs intérêts et aspirations.
S’agissant des conséquences et opportunités de cette opération, il est essentiel de comprendre que les mesures prises par la CEDEAO en réponse à ces retraits risquent de se retourner contre elle-même. Les pays de l’AES sont des partenaires économiques essentiels pour les autres États de la CEDEAO. Avec le retrait imminent, ces derniers seront contraints de négocier des accords bilatéraux pour maintenir leurs relations commerciales et économiques. Cela pourrait, en fin de compte, renforcer la position des États de l’AES en tant qu’acteurs économiques incontournables dans la région.
Pour les États de l’AES, la période post-CEDEAO représente une opportunité cruciale de négocier de nouveaux partenariats bilatéraux. Il est impératif de mettre en valeur leurs ressources naturelles, leur potentiel économique et leurs avantages stratégiques pour attirer des accords bénéfiques. Une approche bien pensée et proactive dans ces négociations permettra de maximiser les avantages économiques et de garantir un développement durable.
Aux sceptiques qui voient cette démarche comme un saut dans l’inconnu, il convient de rappeler qu’aucune véritable souveraineté ne s’obtient sans sacrifice. Accepter les défis et les contre-mesures est un pas nécessaire pour récolter les fruits de l’autonomie. Cette transition n’est pas un ticket pour l’enfer, mais une occasion de poser les fondations d’une souveraineté africaine authentique, en abordant de front les enjeux sécuritaires et économiques.
Le retrait de la CEDEAO par les États de l’AES doit être vu non pas comme une fin, mais comme le début d’une nouvelle opportunité. C’est une chance de construire une alliance régionale plus forte et plus alignée avec les besoins de ses membres. Cette initiative courageuse mérite d’être saluée et soutenue, car elle représente un pas décisif vers un avenir plus autonome et prospère pour les peuples du Sahel.
Bravo à l’AES pour cette décision audacieuse et visionnaire. Les défis à venir sont nombreux, mais les opportunités qu’ils recèlent le sont tout autant.
Moussa Tembely, Secrétaire Général du CDP-Mali kura