Barrick Gold Corporation, en bras de fer avec l’Etat malien, annonce, dans un communiqué en date de ce mardi 14 janvier la suspension temporaire de ses opérations. Une décision consécutive au transfert de son stock d’or dans une banque dépositaire.
Le bras de fer entre la société minière et le gouvernement de la Transition prend une autre tournure. En témoigne l’annonce par Barrick Gold de l’arrêt temporaire de ses opérations au Mali.
Dans un communiqué, rendu public ce mardi auquel «NouvelleAfrique» a eu accès, la société confirme qu’elle «continue à ne pas être autorisée à expédier l’or du complexe minier de Loulo-Gounkoto du Mali». Elle va loin en dévoilant que «le gouvernement a transféré le stock d’or existant sur le site à une banque dépositaire». Une mesure intervenue après l’exécution (samedi dernier) de l’ordonnance de saisie-conservatoire émise en début de janvier à l’encontre de son stock d’or.
8.000 employés… une solution à l’amiable
Barrick Gold ayant déjà saisi le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI) pour arbitrage juge «injustifiée et contraire aux mécanismes convenues de règlement des différends» l’ordonnance de saisie conservatoire. Selon la société, le transfert de son stock d’or dans une banque «empêche d’avantage l’exportation et la vente de l’or».
«En conséquence, Barrick a été contrainte d’initier la suspension temporaire des opérations tout en continuant à travailler à la recherche d’une résolution», a-t-elle annoncé, ce mardi dans son communiqué. Elle mise toujours sur «une solution à l’amiable» dans cette affaire «complexe» aggravée, selon elle par «le maintien en détention de plusieurs employés maliens».
La compagnie canadienne revendique au total 8.000 employés, de nombreux prestataires de services et fournisseurs locaux. Elle plaide pour un accord avec le gouvernement visant, entre autres, à «redéfinir le partenariat» et à «accroître la part de l’Etat dans les bénéfices du complexe Loulo-Gounkoto».
Un mandat d’arrêt international
Son PDG, Dennis Mark Bristow est depuis décembre 2024 sous le coup d’un mandat d’arrêt internationale lancé par le Pôle National Economique et Financier du Mali. Il est accusé de «blanchiment de capitaux et de violation des relations financières extérieures de l’UEMOA entre 2019 et 2023».
Ces évolutions confirment la dégradation des relations entre le gouvernement malien et la société Barrick Gold Corporation. Du côté du gouvernement, le ton est ferme : faire respecter les textes du Mali et défendre l’intérêt du pays.
BG/MC/NouvelleAfrique