1983

Ismaïla Doucouré, connu sous le nom Master Soumy est né le 29 novembre 1983 à Sokorodji, en Commune VI du district de Bamako. Son aventure musicale débuta en 1996, année à laquelle il fonda avec certains de ses amis le groupe « Méga Best » alors qu’il était encore élève du second cycle. 27 ans plus tard, il est un devenu un leader incontesté du hip-hop malien.

5000

Son premier album intitulé « Tounkaranké », en français, « l’immigré » est sorti en mars 2007. Cet album confirma son talent et son engagement contre la mauvaise gouvernance et sa lutte pour la cause des démunis. Son succès est immédiat avec 5.000 exemplaires écoulés en quelques semaines.

54

Du début de sa carrière à ce jour, cet artiste, dont les textes se démarquent par leur originalité, a une discographie de cinq albums pour un total de 54 titres sans compter les singles. Il s’agit de « Tounkaranké » avec ses 10 titres, « Sonsoribougou » (11 titres en 2009), « Saraka » (8 titres en 2011), « Gwelekan » (15 titres en 2016) et « La Main de Dieu » (10 titres en 2022). 

2008

L’année 2008 marque un tournant dans sa carrière musicale avec son concept « Galédou système », un nom par lequel est de plus en plus identifiable. Il obtient cette année-là le Mali Hip-Hop Awards du meilleur parolier puis en 2009 le Prix Tamani du meilleur artiste rap. Avec la sortie de son second album, Master Soumy au style plus original effectuera des tournées avec des producteurs indépendants et des marques très connus au Mali et à travers le monde.

2016

Cet ingénieur de son et compositeur n’est pas un artiste analphabète. Elève de l’école coranique puis de l’école classique, il boucla sur son cursus éducatif par une Maîtrise en Droit des Affaires, obtenue à la Faculté des Sciences Juridiques et Politique de l’université de Bamako (ex-FSJP). En 2016, il est désigné meilleur ambassadeur du rap malien au Mali Hip-hop Awards et a été décoré par l’Etat malien de la médaille du mérite national avec effigie abeille pour son « engagement citoyen à travers la musique ».

2018

Cette année a relevé l’immensité de son talent d’entrepreneur culturel lors qu’il co-initia avec son manager Dony Brasco le « Festival Hip-Hop Rapou Dôgôkun », le plus grand festival de rap au Mali. Un événement à trois volets : éducation, concours et concert géant avec toute la crème du rap malien. « Chaque édition, on n’a pas moins d’une centaine de jeunes pour la formation venus de tout le Mali parce qu’on a décidé de faire cette initiative au bénéfice du rap malien…Chaque édition produit un album pour le rappeur classé premier, enregistre deux chansons avec un clip pour le second puis une chanson et un clip pour le troisième », confie ce rappeur réputé, qui est également initiateur du « JT Abèfo Rapou », un journal télévisé combinant musique et information.

2022

L’an 2022 a auréolé son parcours à travers sa décoration par l’Etat malien de la distinction du « Chevalier de l’Ordre national du Mali ». Ce qui fait de lui le premier rappeur malien a glané cette haute distinction honorifique au Mali. Il détient également un diplôme du département d’Etat américain après sa participation au prestigieux programme International Visitor Leadership Program (IVLP) et du « Djondjon Mali kura » pour son leadership au sein de la jeunesse.

« En 2023 on est toujours confronté à des problèmes d’électricité, au manque de service adéquat. J’ai le devoir de chanter et dénoncer ces choses-là. C’est mon rôle et ma responsabilité dans la société. Sans cela je ne sers à rien », justifie-t-il ainsi le son engagement, saluant l’évolution du rap malien dans un contexte de manque d’infrastructures adéquates. Il plaide pour un budget pour la culture au Mali comme au Sénégal qui octroie plus 600 millions FCFA à l’art urbain. Il vient de boucler un long séjour aux USA et prépare actuellement la prochaine édition du « Festival Hip-Hop Rapou Dôgôkun ».

Moussa CAMARA