L’Union des Journalistes Reporters du Mali (UJRM) annonce des poursuites judiciaires contre tout auteur qui se rendra coupable de «l’usurpation de titre de journaliste et l’exercice illégal d’une profession réglementée». Cette initiative de la plus jeune association des journalistes du Mali, soutenue par la Maison de la Presse, intervient à un moment où l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel met en garde les vidéomen sur le traitement des informations, dont celles relative à la vie privée.
L’élément déclencheur fut l’apparition récente d’un individu s’attribuer en tout illégalité le titre «journaliste-chercheur». Réveil brutal des journalistes professionnels maliens contre «les usurpateurs de titre de journalistes», les vidéomen. C’est par ces termes qu’on peut qualifier la dernière initiative de l’Union des Journalistes Reporters du Mali, soutenue par la Maison de la Presse, contre des gens qui, sur les réseaux sociaux, s’attribuent «illégalement» le titre de journaliste.
En effet, après un premier communiqué dans lequel elle a dénoncé «l’usurpation de titre de journaliste et l’exercice illégal d’une profession règlementée», l’Association dirigée par Boubacar Kanouté a décidé de sévir contre les vidéomen usurpant le titre de journaliste et exerçant illégalement ce métier.
Dans un communiqué publié le 11 septembre, l’UJRM a annoncé avoir engagé un «huissier pour faire respecter la législation malienne en vigueur encadrant la profession de journalisme». Selon son communiqué, tous les «usurpateurs de titre de journalisme» seront recensés et une action judiciaire sera entreprise contre eux.
Cette initiative saluée et soutenue par la Maison de la Presse du Mali. Elle a été également saluée par le Procureur Idrissa Touré dont les propos ont été relayés par le journaliste Ammy Baba Cissé. «Bravo aux associations des journalistes. Ça permettra de faire le distinguo entre journalistes et usurpateurs, et par-delà facilitera l’application de la Loi sur la Cybercriminalité qui fait tant peur, à tort, à nos hommes de médias», souligne ainsi le procureur de la République près le tribunal de la commune IV du district de Bamako.
Des mises en gardes de l’APDP aux vidéomen
Au-delà des journalistes qui se battent pour l’avenir de leur profession qui est menacé par le phénomène de «vidéomania», l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel intervient pour mettre de l’ordre dans le secteur médiatique malien. Elle a rappelé que le traitement des informations, notamment le dossier de santé, les dossiers judiciaires, les données rapportant à la vie privée «n’est autorisée que lorsqu’il est mis en œuvre par les journalistes, dans le cadre exclusif de leur activité de journaliste, conformément aux dispositions de la Loi N°00-046 du 07 juillet 2000 portant régime de la presse et délit de presse».
Selon ce communiqué, toute personne autre que les journalistes dans le cadre de leur travail qui s’adonnera à traiter de tels sujets pourrait être exposés aux sanctions. D’ailleurs ce communiqué de l’APDP a été fortement salué par les journalistes dont la profession est menacée par le phénomène de «vidéomania».
B.Guindo/NouvelleAfrique