A l’épuisement du délai supplémentaire deux ans, des partis et organisations politiques réunis au sein de la Synergie d’Action pour le Mali annonce, dans une déclaration, refuser une nouvelle prorogation et exige la mise en place d’une Transition civile.
Les Maliens ne sont pas rendus aux urnes ce 24 février 2024, date laquelle la présidentielle devait se dérouler conformément au calendrier électoral convenu avec la communauté internationale. Elle a été «renvoyée aux calendriers grecques sans consultation du peuple souverain», selon la Synergie dans sa déclaration publiée tôt samedi 24 février à 1 heure du matin.
«Une fois de plus, ces autorités donnent la preuve de leur incapacité à nous sortir de cette transition interminable et insoutenable malgré la résilience du peuple ou le plus grave de leur détermination à la proroger indéfiniment», pointe la coalition. Le scrutin présidentiel, initialement prévu pour ce mois février, a été reporté sine die en septembre 2023 par le gouvernement qui n’a pas jusqu’à ce jour fixer de nouvelles dates. Il s’agit là du second report de la présidentielle depuis le début de la Transition en août 2020.
«Une volonté de se maintenir au pouvoir»
Le regroupement déplore une non- atteinte des objectifs de la lutte du peuple, une multitude de conflits internes et la confiscation des libertés publiques et individuelles. Il évoque «une prise en otage du peuple», tout en appelant à «sauver le pays en danger».
La Synergie appelle, à cet effet, «tous les patriotes à rejoindre son idéal patriotique de changer de trajectoire en refusant une nouvelle prorogation de la Transition et en réclamant la mise en place d’une Transition civile, seule alternative pour sauver le Mali ». Elle annonce la tenue dans les prochains jours «des actions patriotiques et pacifiques afin d’atteindre son objectif », ajoutant que cette voie lui a été «imposée par des autorités qui veulent se maintenir au pouvoir sans mandat du peuple et sans aucune perspective d’un Mali meilleur».
Un poids non-négligeable
Sur plan politique et social, la coalition a un poids non négligeable. La CMAS de l’imam Dicko, dont le parrain est en séjour prolongé en Algérie depuis décembre 2023, fait partie des trois organisations fondatrices du M5-RFP ayant mené la mobilisation anti-IBK en 2020. Jigiya Kura est une coalition de partis politiques composée notamment de la CODEM avec son président Housseini Amion Guindo qui possède une base politique solide.
Les quatre autres membres de la synergie sont Kaoural Renouveau International dont le président est en exil, l’Association Jaama Espoir, le Regroupement NVPN et le mouvement Wuli Ki Djo Mali Yé. Kaoural Renouveau était membre du M5-RFP qui continue à se fragmenter année après année.
Si aucune date n’est arrêtée pour la présidentielle, Bamako a annoncé le 13 janvier avoir récupéré les bases de données RAVEC prises en otage par la société française IDEMIA. De plus, les avant-projets des textes nécessaires à l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution ont été élaborés mais attendent d’être soumis au vote de l’organe législatif. Par ailleurs, le processus de révision du fichier électoral n’est pas encore effectif.