La justice malienne a annoncé mardi ouvrir une enquête contre une dizaine de leaders terroristes et des membres signataires de l’Accord d’Alger ainsi que leurs complices.
La nouvelle est tombée dans la soirée d’hier mardi 28 novembre 2023. Hamadoun dit Balobo Guindo, procureur général près la Cour d’appel de Bamako annonce, dans un communiqué lu à la télévision nationale, avoir ordonné de lancer des poursuites judiciaires contre une dizaine de personnes liées aux activités de terrorisme.
Dans sa note, consultée par Nouvelle Afrique, le procureur général affirme avoir, en effet, « instruit au procureur de république au pôle judiciaire spécialisé en matière de la lutte contre la criminalité organisée contre des leaders terroristes et des membres signataires de l’accord d’Alger ayant basculé dans le terrorisme». Il s’agit au total de onze personnes qui sont, entre autres, Alghabass Ag Intalla (Secrétaire général du HCUA), Bilal Ag Acherif (Secrétaire général du MNLA) et Fahad Ag Almahmoud (Plateforme), tous réunis au sein du Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD).
Les noms de deux leaders terroristes figurent également sur la liste des personnes poursuivies. Le premier est Iyad Ag Ghaly alias Abou Al Fadal ou Fadel, émir du groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et le second est Amadou Barry alias Amadou Kouffa, chef de la Katiba de Macina, deux chefs terroristes qui sévissent depuis plus d’une décennie dans le Nord et le Centre du Mali.
Les 10 personnes sont citées pour « des infractions présumés d’associations de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité de ces mêmes faits». Selon le procureur général, ces «agissements ont provoqué et sont susceptibles de provoquer des victimes civiles et militaires…».
L’enquête concerne aussi « tous les autres auteurs, coauteurs et complices ». Après l’annonce, Mohamed Elmaouloud Ramadane, l’un des porte-parole du CSP, a aussitôt réagi. Dans un post sur Facebook, il qualifie le communiqué du procureur d’un « chiffon» qui « n’empêche personne de dormir».
Cette ouverture d’enquête est consécutive à la reprise de Kidal, le 14 novembre 2023, par l’armée malienne. Une reprise qui consacre la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.
Pour rappel, Bamako et Paris étaient en désaccord persistant sur l’idée de dialoguer avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa, des leaders terroristes de nationalité malienne. En plus, les missions de bons offices menées en 2017 par l’imam Mahmoud Dicko n’ont pas abouti.