Youba Ba, ministre malien de l’Élevage et de la Pêche, a séjourné du 6 au 8 avril en Guinée pour tenter de trouver une issue au problème de transhumance consécutif à l’interdiction par Conakry de la transhumance des animaux maliens. Au cours de son séjour, sa délégation a eu une réunion bilatérale, le lundi 7 avril dernier, avec la partie guinéenne menée par Félix Lamah, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage. 

Un seul point était inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre : l’interdiction des opérations de transhumance transfrontalière. Cette interdiction, qui couvre la période du 1ᵉʳ janvier 2025 au 1ᵉʳ mars 2026, a été décidée par la Guinée, qui avait donné jusqu’au 15 avril aux éleveurs pour quitter. 

Au cours des échanges, la délégation malienne avait demandé de proroger ce délai de 45 jours. «A la demande de la partie malienne de proroger la date de sortie des transhumants dans la région administrative de Kankan initialement prévue le 15 avril pour le 31 mai 2025, il a été retenu par la partie guinéenne qu’une date de sortie apaisée et sécurisée sera communiquée dans les meilleurs délais à la Partie malienne», peut-on lire dans la note issue de la rencontre bilatérale du 7 avril. A cet égard, le gouvernement guinéen a décidé, le 8 avril, de plutôt fixer par un communiqué, consulté par NouvelleAfrique, la date de sortie de tous les transhumants au plus tard le 2 mai 2025 au lieu du 31 mai demandé par le Mali.

Conakry avance deux motivations pour interdire les opérations de transhumance. Si la première est relative à la protection des acteurs ruraux guinéens en proie à de graves conflits autour des ressources naturelles, la seconde est liée à «la remise en cause» du protocole inter-États relatif à la réglementation de la transhumance transfrontalière ratifié dans le cadre de la CEDEAO. Le retrait du Mali de cette organisation étant effectif depuis le 29 janvier dernier, au même titre que le Burkina Faso et le Niger, deux autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). 

Réviser le protocole inter-États

À l’issue de la mission de Youba Ba, ministre malien de l’Élevage et de la Pêche, les deux pays ayant appelé au calme et à l’apaisement ont convenu d’organiser une rencontre à partir du 23 avril prochain pour la révision du protocole d’Accord relatif à la transhumance transfrontalière. Bamako et Conakry envisagent aussi de réaliser un projet transfrontalier pour l’aménagement des espaces pastoraux. D’ici-là, les deux devront recenser les éleveurs maliens dont le nombre des troupeaux est estimé à deux millions d’animaux, selon l’ancien Premier ministre Moussa Mara qui craint une catastrophe pour le Mali avec ce refoulement du cheptel malien. 

Des actions en cours

Le gouvernement de la Transition, à travers le département de l’élevage demande aux éleveurs transhumants de respecter le délai fixé par la Guinée. Il annonce que des travaux d’aménagement de périmètres pastoraux et la mise à disposition des transhumants maliens de l’aliment de bétail pour faire face à la situation sont en cours.

MC/NouvelleAfrique

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