Adama Coulibaly, Procureur en chargé de la lutte contre la cybercriminalité a, au cours d’une rencontre d’échanges avec la presse à la Maison de la presse, fait le 10 janvier 2024 le bilan des activités de son Pôle qui a déjà enregistré dix plaintes depuis le début de l’année 2024.
C’est devant un parterre de journalistes que le Procureur Adama Coulibaly a expliqué le rôle et les missions du Pôle National de Lutte contre la Cybercriminalité. Une nouvelle structure qu’il dirige depuis juin 2023. Il en est le premier Procureur.
Ce Pôle national créé en décembre 2022 est constitué de plusieurs entités. Il s’agit, entre autres, d’un Parquet national, des Cabinets d’instruction spécialisés, des Chambres correctionnelles spécialisées, d’une Brigade d’investigations spécialisée et d’un staff d’assistants spécialisés en matière de lutte contre la cybercriminalité.
232 plaintes en six mois
Selon le Procureur, son Pôle national a réceptionné en six mois plus de 230 plaintes. «Du début de nos activités en juin-juillet 2023 à nos jours, nous avons enregistré 232 plaintes soit 222 de la période de juillet à décembre 2023 et 10 autres depuis le début de l’année 2024», a-t-il révélé. En clair, la structure a reçu 10 plaintes du 1er au 10 janvier 2024, soit une plainte par jour.
Parmi les 232 plaintes, le Procureur précise que 28 dossiers ont été jugés et 14 envoyés devant les magistrats instructeurs. Il dévoile que les poursuites peuvent se faire sur la base des dénonciations, des plaintes ou d’exploitation des rapports de certaines autorités.
« Personne n’est empêchée de s’exprimer… »
Il a mis à profit cette rencontre largement suivie par la presse pour fustiger «les faux procès» à l’encontre de la Loi sur la cybercriminalité. Il estime que ladite loi n’est pas «liberticide». «Personne n’est empêchée de s’exprimer, de dire quoi que ce soit, mais seulement à condition de ne pas porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’autrui», a-t-il déclaré. Son affirmation intervient dans un contexte où certains observateurs craignent voire dénoncent une restriction de la liberté d’expression et d’opinion au Mali après l’arrestation deux prêcheurs.