Le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition a annoncé, dans la soirée du 31 décembre 2023 dans son adresse à la Nation, l’ouverture d’un dialogue direct inter-malien dont l’issu doit être connu d’ici mars 2024. Selon lui, les groupes armés terroristes et trois points essentiels sont exclus des discussions.
Sa sortie était vivement attendue. Car, depuis l’annonce du léger report de la présidentielle puis la reprise de Kidal, le président de la Transition Assimi Goïta n’avait pas fait d’adresse à la Nation. En plus de ces questions, il était particulièrement attendu sur l’épineux problème de fourniture d’électricité aux populations.
«L’année 2023 aura été une année de grands défis pour les autorités de la Transition totalement dédiée à la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales de la Refondation. Les réformes sont en cours dans tous les domaines particulièrement dans le secteur de la justice, de la santé, de l’économie et des Mines», a déclaré, le Colonel Assimi Goïta.
La présidentielle?
Sur le chantier des réformes, pendant 2023 le Mali s’est doté d’une nouvelle Constitution après la tenue en juin 2023 du référendum constitutionnel. Le pays a aussi adopté un nouveau code minier et attend le vote par le Conseil National de Transition (CNT) du code pénal et du code de procédure pénale, entre autres.
«Au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point », a-t- il annoncé. Cela, sans donner plus de détails sur l’organisation de la présidentielle, dont les dates restent inconnues trois mois après l’annonce du report en septembre dernier.
Sur la situation sécuritaire, le Chef de l’État s’est réjoui des victoires remportées notamment le retour de l’Armée à Kidal, en précisant que «la mission n’est pas achevée». Laquelle consiste «à recouvrer et à sécuriser l’intégrité du territoire national». Il reconnait que «le soutien politique et militaire (du président russe Vladimir Poutine) a été déterminant dans les victoires remportées contre nos ennemis».
« Un comité de pilotage dans un mois »
Alors qu’une enquête judiciaire est en cours contre les leaders jihadistes et rebelles, le président de la Transition annonce sa décision d’ouvrir des négociations entre les Maliens. «Nous sommes à un étape charnière de la marche de notre pays vers la paix, la sécurité et le développement. C’est pourquoi capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix et tirant les enseignements des défis qui demeurent, j’ai pris l’option de privilégier l’appropriation du processus de paix en donnant toutes les chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation afin d’éliminer les racines des conflits communautaire et intercommunautaire», a-t-il dévoilé.
Selon lui, cette décision a été déjà partagée avec les différents acteurs nationaux et internationaux concernés dès l’entame du retrait de la MINUSMA. Les points qui ne seront pas discutés sont, précise-t-il, «l’unicité, la laïcité de l’État et l’intégrité du territoire». Il indique qu’un comité de pilotage sera, à cet égard, mis en place dans un délai d’un mois et déposera son Rapport au plus tard en février prochain.
Le Colonel Assimi Goïta écarte cependant les groupes armés terrorises du dialogue, soulignant que «la lutte contre ces dernies se poursuivra jusqu’à la pacification totale du pays». «Sur aucune portion du territoire national, il ne devrait eu avoir de la place pour ceux qui ont décidé d’attenter à nos terres et à la vie de nos populations», tranche-t-il. Ledit dialogue devrait ainsi concerner les milices et certains groupes signataires de l’Accord d’Alger.
«Une crise aiguë dans la fourniture du courant»
S’agissant des coupures d’électricité, le Colonel Goïta admet que le pays «est confronté à une crise aiguë dans la fourniture de l’électricité qui cause des désagréments à la population». Il confirme que cette situation est consécutive à «plusieurs années de mauvaise gestion et de manque de vision de développement de ce secteur stratégique».
Le Chef de l’Etat révèle que des actions à court, moyen et long termes sont initiées par les autorités de la Transition. Il s’agit de l’accélération du renforcement des équipements de production et de transport, du financement d’opérations immédiates, des réformes et l’amélioration de la gouvernance du secteur de l’énergie et du lancement des projets structurants avec le concours des partenaires du Mali.