A Bamako, le procès en dissolution du parti SADI ne s’est pas ouvert lundi 8 janvier comme annoncé. Pour cause, l’audience a été renvoyée au 12 février prochain à la demande de la formation politique qui peine à recevoir le soutien de la classe politique.
L’audience de dissolution du parti, dirigé par Dr. Oumar Mariko – l’ancien député à l’Assemblée Nationale est en exil- connait son premier renvoi. Lequel a été acté, lundi, par le Tribunal de Grande Instance de la Commune I du district de Bamako à la demande de la formation politique, précise une source proche du dossier, ajoutant que le débat de fond a été renvoyé au 12 février prochain.
Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) est assigné en justice aux fins de sa dissolution par le ministère de l’Administration territoriale à travers la Direction générale du Contentieux de l’Etat. Cette dernière l’attaque en justice pour les récentes déclarations de son président relatives à la reconquête de la ville de Kidal. Les propos incriminés sont relatifs à un communiqué du 7 novembre et une lettre du 10 novembre 2023 adressée au président turc, Recep Tayyip Erdogan.
«Le parti tarde à recevoir le soutien de la classe politique»
Dans le communiqué, Dr. Oumar Mariko avait qualifié les actions de sécurisation des populations et de leurs biens contre les forces obscurantistes «de crimes de guerre odieux». Dans sa lettre à Erdogan, il qualifait «la libération de Kidal de crime contre l’humanité».
Selon certaines sources, il est reproché au bureau du parti de n’avoir pas «condamné» les propos de son président. Toute chose qui, poursuivent-elles, «amène à croire qu’ils traduisent le point de vue officiel du parti». Ces déclarations violeraient l’article 39 de la Constitution et les articles 45 et 48 de la Charte des politiques et constitueraient «une atteinte à l’ordre public, au crédit de l’Etat, à l’unité et la souveraineté nationale».
Par ailleurs, le parti «n’a pas pour le moment enregistré de soutien au sein de la classe politique», selon une source interne. Cela, en précisant toutefois qu’«il y a eu beaucoup de réactions». Son assignation en justice aux fins de sa dissolution est le second du genre depuis le début de la Transition après celle du PSDA d’Ismaël Sacko, dissout en juin 2023.