La mission onusienne a officiellement conclu, ce lundi 11 décembre, son départ du Mali après dix ans présence. Elle a, à ce jour, fermé dix de ses treize bases et fermera définitivement ses portes dans un peu plus de deux semaines.
A trois semaines du deadline de son retrait, la MINUSMA a organisé, ce lundi 11 décembre à Bamako, une cérémonie pour marquer officiellement son départ du Mali. Toute chose qui acte la fin de dix ans de présence de cette mission onusienne au Mali où il avait été déployé conformément à la résolution 2100 du 25 avril 2013 du conseil de sécurité de l’ONU.
« Entamé peu après l’adoption de la résolution 2690, qui a fait suite à la demande formulée par les autorités maliennes pour le retrait de la Mission, ce processus a vu la clôture, depuis début août, de dix bases sur les treize dont nous disposions dans le Centre et le Nord du Mali ainsi qu’à Bamako », a déclaré, au cours de la cérémonie, El Ghassim Wane, patron de la MINUSMA. Le dernier camp rétrocédé est celui de Mopti dont la rétrocession est intervenue le vendredi 8 décembre 2023.
Une phase de liquidation à partir de janvier
Parmi ses dix bases fermées, celle de Kidal n’a pas fait l’objet de rétrocession. Celle-ci était dans un premier temps tombée dans les mains des groupes armés qui contrôlaient la ville depuis dix ans avant d’être récupérée, le 14 novembre dernier par l’Armée malienne, consacrant ainsi la reconquête de l’intégrité territoriale du Mali.
« Dans un peu plus de deux semaines, la MINUSMA fermera définitivement ses portes » annonce le chef de la MINUSMA. En clair, la mission procédera à la « rétrocession de certaines parties des emprises restantes ». Lesquelles « seront alors converties en sites de liquidation à partir du 1er janvier 2024 ».
El Gassim Wane rassure que tout le personnel non concerné par la phase de liquidation quittera le Mali au plus tard le 31 décembre prochain. Plus de 2/3 des effectifs ont déjà regagné leurs pays respectifs. À la date du 8 décembre, 10.149 des 12.944 membres du personnel en uniforme et 365 des 927 personnels civils avaient quitté le Mali, soit un total de 10.514 sur 13.871 membres du personnel, selon un bilan établi par la mission elle-même.
Une mission meurtrière pour les soldats onusiens
Si le gouvernement malien évoque « un bilan en deçà des attentes », le Chef de mission se réserve de dresser un bilan. Selon lui, cette tâche occupera, en plus de l’ONU, d’autres acteurs du monde académique et d’autres horizons. Il affirme, toutefois, que « ce qui a été accompli est appréciable et reconnu par les populations que nous servies avec dévouement ».
En dix ans, la mission a enregistré 310 casques bleus tombés au champ d’honneur et plus de 700 blessés. Le Tchad paie le plus lourd tribut avec 82 soldats ayant perdu la vie. El Gassim Wane, quatrième chef de MINUSMA en une décennie, au eu « une pensée particulièrement émue » pour les casques blues morts ou blessés.
« La MINUSMA quitte le Mali, mais les Nations unies y restent » a –t-il affirmé. En effet, les agences, les fonds et les Programmes des Nations, déjà au Mali avant le déploiement de la mission, « vont continuer leur travail en appui aux priorités des autorités maliennes ». Il s’agit du Programme Alimentaire mondial, du PNUD, de l’UNICEF, de l’UNESCO, l’OMS, du HCR, de l’ONU-Femmes et de la Banque mondiale, entre autres.
La MINUSMA est, pour rappel, intervenue au Mali en 2013 après l’invasion de trois régions du Nord. Une invasion qui avait occasionné l’intervention de la France à travers sa force Serval devenue plus tard Barkhane, qui a également quitté le Mali au cours de cette année 2023.