Washington a annoncé, mardi 16 décembre 2025, avoir pris un décret présidentiel imposant des restrictions et limitations d’entrée à plusieurs pays, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. La nature et la date de l’entrée en vigueur des mesures sont connues.
Le décret a été signé, mardi 16 décembre 2025, par Donald Trump. À travers ce décret, son Administration élargit la liste des pays concernés par le «full travels ban» (restrictions et limitations d’entrée totale ou suspension complète). Cette liste passe de douze à dix-sept pays avec l’ajout «sur la base d’une analyse récente du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Soudan du Sud et de la Syrie».
Sur ces cinq nouveaux pays, trois (Burkina Faso-Mali-Niger) forment l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce décret, consulté par NouvelleAfrique, prévoit que « l’entrée aux États-Unis des ressortissants (de ces pays) en tant qu’immigrants et en tant que non-immigrants est totalement suspendue», ajoutant qu’il «entre en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026 à 0 h 01».
Des motifs d’insécurité pour les pays de l’AES
Washington avance essentiellement comme motifs l’insécurité liée au terrorisme dans les trois pays de la confédération des États du Sahel. Selon son Département d’État, des activités terroristes continuent au Burkina Faso, les conflits armés entre le gouvernement et les groupes armés sont fréquents dans tout le Mali et les terroristes et leurs soutiens planifient activement des enlèvements au Niger.
En plus de l’insécurité, les USA reprochent au Burkina Faso et au Niger le taux de dépassement de séjour de leurs ressortissants sur le sol américain. Il est aussi reproché à Ouagadougou son «refus persistant de réintégrer ses ressortissants expulsés».
Pour rappel, en octobre dernier, Washington avait délocalisé ses services visas au Burkina Faso à Lomé. En ce qui concerne le Mali, la mesure intervient après son retrait en octobre de la liste des pays dont les ressortissants devaient payer une caution de 5 000 ou 10 000 US dollars pour les visas touristiques et d’affaires. Le gouvernement de la Transition avait, à l’époque, opté pour la réciprocité en appliquant un programme similaire aux ressortissants américains. Pour l’heure, il n’a pas encore réagi à la nouvelle mesure, mais des internautes s’attendent à l’application de la réciprocité.
Le secteur de l’Éducation touché
Au sein de l’opinion, Dr Ramata Sissoko Cissé, Professeure d’Université aux États-Unis, alerte sur les conséquences. «Les restrictions actuelles affectent directement l’accès à l’enseignement supérieur international. Les nouveaux visas étudiants F-1 sont fortement limités, empêchant de nombreux jeunes, pourtant admis dans des universités américaines, de poursuivre leur formation. Bien que les étudiants déjà titulaires d’un visa valide puissent, en principe, entrer aux États-Unis, des milliers d’autres voient leur avenir académique suspendu», déplore-t-elle.
Selon elle, «l’éducation ne doit pas être une variable d’ajustement des tensions politiques», précisant qu’elle «doit rester un pont entre les peuples, un espace de dialogue, de formation et de construction d’un avenir commun».
Une suspension partielle pour la Côte d’Ivoire, le Sénégal…
Les États-Unis annoncent également la suspension partielle de l’entrée des ressortissants de certains pays, dont douze États africains. Il s’agit de l’Angola, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Gambie, du Malawi, de la Mauritanie, du Nigéria, du Sénégal, de la Tanzanie, de la Zambie et du Zimbabwe.
Par exemple, l’entrée des détenteurs des visas B-1, B-2, B-1/B-2, F, M et J est suspendue pour la Côte d’Ivoire en raison du «taux de séjours prolongés». C’est la même mesure pour le Sénégal et les autres types de visas sont autorisés, mais avec l’éventualité de réduction de la durée de validité.
L’objectif global est de «protéger la Nation contre les menaces à la sécurité nationale et à la sécurité publique». Selon La Maison Blanche, ces mesures sont «nécessaires pour empêcher l’entrée de ressortissants étrangers sur lesquels les États-Unis ne disposent pas d’informations suffisantes pour évaluer les risques qu’ils représentent, obtenir la coopération des gouvernements étrangers, faire respecter nos lois sur l’immigration et promouvoir d’autres objectifs importants en matière de politique étrangère, de sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme».
B.G/M.C/NouvelleAfrique






