Les Premiers ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont bouclé ce samedi 30 décembre 2023 à Niamey un sommet autour de l’Alliance des États du Sahel (AES). Une manière de répondre à la CEDEAO qui rejette la création de ladite Alliance.

Un fait très rare voire inédit pour être signalé. Les Premiers ministres malien et burkinabè à bord d’un seul avion -l’avion présidentiel du Mali- ont main dans la main atterri, vendredi 29 décembre, à Niamey. A leur descente d’avion, ils ont été accueillis par leur homologue nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine.

Au cours de cette visite de solidarité, ils ont pris part au sit-in pour la souveraineté organisé par le Front Patriotique. Un rassemblement qui mettait fin aux 120 jours de mobilisation pacifique contre «l’ingérence étrangère» au rond-point de l’Escadrille. Le trio de Premiers ministres a été également reçu, ce samedi, par le président de la Transition, le Général de brigade Abdourahamane Tiani.

Elle a été surtout marquée par un sommet des Premiers ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette rencontre de haut niveau, qui s’est achevée ce samedi 30 décembre, fait suite à une série des réunions ministérielles, tenues en novembre dernier, à Bamako où les ministres des Affaires étrangères ont «recommandé aux chefs d’Etat la création d’une confédération des trois pays».

Le Gal Tiani entouré des trois Premiers ministres/CP/Primature du Mali

«Cette fusée de l’AES lancée par nos Présidents ira très loin», a déclaré, Dr. Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre du Mali, au cours de la conférence de presse conjointe ayant sanctionné les travaux. Une affirmation qui tombe moins de trois semaines après le sommet ordinaire de la CEDEAO qui a rejeté, le 10 décembre dernier, à Abuja, «toute forme d’alliance visant à diviser la région et promouvoir les intérêts régionaux en son sein».

Ahmed Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO avait qualifié ladite Alliance d’« une tentative imaginaire visant à détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui auront un impact sur la vie de nos populations». Malgré ce rejet, les trois pays, à travers ce sommet des Premiers ministres, font progresser le processus d’opérationnalisation de l’organisation dont la création a été actée le 16 septembre dernier par la signature de la Charte de Liptako-Gourma.

«Ne nous laissons plus nous divertir par la CEDEAO, ce qu’elle dit ne nous concerne pas», a affirmé à Niamey le Premier ministre burkinabè, Appollinaire Joachim Kyèlem de Tambéla. Ce dernier s’est, par ailleurs, dit convaincu que les trois États «vont vers la fédération», à l’issue de l’audience accordée aux trois Premiers ministres par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani.

Sans prononcer le fédéralisme, Dr. Choguel Kokalla Maïga estime que les trois États ont besoin «d’une intégration totale et complète dans tous les secteurs de développement économique et social». Sa délégation était composée de pas moins de six ministres du gouvernement malien.

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