Au lendemain de l’annonce de la fermeture de l’ambassade de France à Niamey, les derniers soldats français ont quitté ce vendredi le Niger. Un départ qui met fin à une décennie de présence de la force Barkhane au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
La France, chassée du Mali et du Burkina Faso, achève le processus de retrait de ses troupes du Niger, pays sous Transition militaire depuis juillet 2023. Ses 91 soldats restants dont 75 logisticiens ont, en effet, quitté ce vendredi 22 décembre le sol nigérien après une décennie de présence dans le Sahel de la force Serval (2013) rebaptisée Barkhane (2014).
Ce départ définitif fait suite à l’arrêt de l’opération Barkhane au Mali en 2022 et la fermeture de la base des forces spéciales françaises au Burkina Faso. Il intervient trois jours après l’annonce de « la fermeture de l’ambassade de france au Niger pour un délai indéterminé » par Paris qui n’avait plus d’ambassadeur sur place après l’expulsion de Sylvain Itté en septembre dernier.
Ce retrait est perçu par Niamey comme « une nouvelle ère qui s’ouvre pour la nation » après une décennie de partenariat militaire. Selon le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), « la sécurité du Niger ne dépendra plus d’une présence étrangère ».
La relation entre Paris et Niamey s’est détériorée après le coup d’Etat ayant renversé en juillet dernier le Président Mohamed Bazoum dont le régime avait accueilli les troupes françaises après leur retrait du Mali. Le régime militaire dirigé par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a dénoncé en août dernier les accords de de coopération dans le domaine de sécurité et de la défense conclus avec la France. Il embottait ainsi le pas de Bamako et Ouagadougou qui avaient auparavant mis fin à leur coopération militaire avec Paris.
Après le départ des troupes françaises, le Niger se tourne désormais vers l’Alliance des Etats du Sahel (AES), considérée par Niamey comme « un cadre privilégié pour coordonner nos efforts de défenses dans la région ». Si l’opérationnalisation de cette coalition a débuté, elle est rejetée par la CEDEAO, qui évoque « une alliance visant à diviser la région et promouvoir des intérêts régionaux en son sein ».
La création de cette alliance composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a engendré l’éclatement du G5-Sahel dont le processus de dissolution est entamé par la Mauritanie et le Tchad. Ce dernier pays reste un partenaire privilégié de Paris qui y possède une base aérienne et un poste d’état-major.