L’ex-tête de proue du défunt M5-RFP, coalition à l’origine de la chute en 2020 du régime IBK, l’imam Mahmoud Dicko, en “séjour prolongé” en Algérie depuis 2023, a levé, dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, toute équivoque sur son appartenance à la Coalition des Forces pour la République (CFR). Ce redouté leader religieux acte ainsi son comeback ou sa sortie de la mosquée pour être “le référent républicain” d’un mouvement qui veut “rendre possible le retour à l’ordre constitutionnel”au Mali, pays sous régime militaire depuis 2020.
Aucun doute. L’imam Mahmoud Dicko, l’ancienne autorité morale du M5-RFP, tombeur du régime IBK, est officiellement membre de la Coalition des forces pour la République, un mouvement composé d’opposants en exil. Il a, lui-même, confirmé l’information en ce début de semaine. Longtemps resté silencieux depuis son exil en Algérie, celui-là qui était toujours craint par les pouvoirs précédents compte tenu de son influence et de sa capacité de mobilisation , s’engage ainsi dans un mouvement d’opposition appelant à la fin de la transition et à un retour à l’ordre constitutionnel normal.
Motifs de son engagement dans la CFR
Même si beaucoup de Maliens voient en la Coalition des forces pour la République une opposition pour « déstabiliser » le pouvoir en place, l’imam de Badala considère cette initiative nécessaire pour le retour de la paix au Mali. Pour lui, la création de cette coalition «part d’un constat douloureux : la situation actuelle du Mali ne peut plus durer ». Cette coalition constitue, à son entendement, une initiative de paix. « Ces Maliens sont venus me voir. Ils ne sont pas venus avec des armes, ni avec la violence, ni avec la haine. Ils sont venus avec une intention claire : mettre fin aux souffrances, faire taire les armes et rouvrir le chemin du dialogue entre les fils et les filles de ce pays », a-t-il déclaré avant de confirmer qu’il s’est engagé dans la coalition par devoir moral et citoyen.« Oui, j’ai accepté d’accompagner cette initiative. Oui, je m’y engage clairement. Oui, je le fais pour que le sang cesse de couler, pour que les Maliens se parlent de nouveau, pour que notre pays retrouve la paix et la quiétude », a-t-il déclaré sans ambages. Mais il précise que son engagement n’est pas un appel à la violence, ni un projet de confrontation, ni une entreprise de déstabilisation.
Ce qui fâche Dicko
Dans sa vidéo, l’imam de Badala dit être victime d’une injustice. « En quittant mon pays, je n’ai commis aucun crime. Je n’ai volé aucun bien public. Je ne suis affilié à aucune organisation armée ni à aucun groupe cherchant à nuire au Mali. Les autorités savent parfaitement dans quelles circonstances je me trouve aujourd’hui hors de mon pays », dit-il avant d’ajouter que sa «situation a été instrumentalisée, provoquant tensions, ruptures diplomatiques et répressions injustifiées ». Il va loin en dénonçant sa situation de réfugié dans un autre pays. « Un citoyen qui n’a commis aucun crime ne peut être privé indéfiniment de son droit fondamental à retourner dans son pays », a-t-il lâché
Nécessité d’un dialogue
Pour l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, le dialogue est une nécessité à l’heure actuelle. « Aucune guerre ne se termine sans dialogue », soutient-il avant de demander aux Maliens de se lever et de s’engager pour la paix à travers le dialogue.
Il faut préciser que les responsables de cette coalition sont pratiquement tous en dehors du pays. Comment parviendront-ils à rassembler les Maliens autour de leur idéal : le retour à l’ordre constitutionnel en exil ? Le temps nous le dira.
B.G/Nouvelle Afrique






