L’imam Mahmoud Dicko s’est prononcé ce lundi dans une vidéo sur sa présence polémiste à Alger au même moment que les indépendantistes de Kidal. Au-delà sa réaction, il anonce avoir échappé une tentative d’«empoisonnement» dans sa propre mosquée à Badalabougou.
La relation du Mali et de l’Algérie connaît une brouille consécutive à la présence en Alger des membres signataires de l’Accord et des «personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien». Des actes jugés «inamicaux» par Bamako qui a, au même titre qu’Alger, rappelé son ambassadeur pour «consultation».
L’imam Mahmoud Dicko, reçu le 19 décembre dernier par le président Algérien, considère dans une vidéo, postée ce lundi ici, d’être cette personne présentée hostile à la Transition. Sa présence dans la capitale algérienne défraie la chronique depuis le 20 décembre 2023, jour de la convocation de l’ambassadeur de l’Algérie par le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération internationale à Bamako.
«Je ne suis pas celui qui peut trahir le Mali»
Accusé par certains de «comploter» contre le Mali, l’imam, acteur incontournable de la chute du régime IBK, brise le silence et explique les raisons de sa présence à Alger. «Il est temps que je dise cette vérité. Je ne suis pas celui qui peut trahir ce pays (le Mali) qui m’a tout donné», a réagi l’imam Mahmoud Dicko. Selon lui, son invitation en Algérie, ne peut pas être un complot contre le Mali, ajoutant avoir décliné deux invitations de l’Algérie.
Ce leader religieux dénonce les réactions des autorités maliennes sur sa présence en Algérie. Selon lui, la partie gouvernementale malienne ne s’est présentée à Alger après avoir eu écho de sa présence. Il reproche aux autorités maliennes de l’avoir qualifié de «quelqu’un hostile à la Transition». «Je me maintenant pose la question : Est-ce que nous allons rester dans une Transition qui ne finira jamais ?» s’interroge-t-il. Il estime que sa visite en Alger est l’origine de la brouille diplomatique entre le Mali et l’Algérie.
«On m’a utilisé pour faire tomber le pouvoir»
Sans citer les responsables, l’imam Dicko dit être victime de plusieurs complots contre sa personne. Le premier complot, selon lui, vient de ceux qui l’ont utilisé pour renverser le régime IBK. «On m’a utilisé pour faire tomber le pouvoir» reconnait-il avant d’accuser les mêmes responsables politiques d’être à la base de ses relations délétères avec les militaires au pouvoir.
Il évoque un autre complot en dévoilant avoir échappé à des tentatives d’assassinat. «Beaucoup de choses ont été faites. Des gens ont tenté de me faire avaler des poissons dans ma propre mosquée. Cela a été fait. Dieu m’a sauvé de tout cela», a révélé l’imam de Badalabougou sur son lit d’hôpital en Algérie où il a reçu des soins.
B.G