Lors d’une rencontre avec le bureau national à Kati, dimanche 23 mars 2025, les chasseurs du mouvement Dana Ambassagou venus des régions de Ségou, San et Mopti ont dénoncé les accords locaux et souligné la nécessité d’une collaboration entre eux et les forces armées maliennes dans la lutte contre le terrorisme.
Ils sont des chasseurs de Dana Ambassagou, pour la plupart des chefs de camps venus de Dogofry, Niono, Macina, San, Lanfiala, Tominian, Djenné… pour échanger avec le bureau national du mouvement dirigé par Mamadou Doudienkilé sur les questions d’actualité et la situation sécuritaire dans leurs localités respectives. L’objectif était également de les informer sur les différents processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.
Les chasseurs vent débout contre les accords locaux
Les accords locaux. C’est le sujet qui a été évoqué au cours de cette rencontre ayant duré plus de quatre heures. Ces accords que signent, depuis quelques années, des populations avec les groupes terroristes, sont perçus par les chasseurs comme des actions qui «compromettent les efforts de rétablissement de la sécurité dans les différentes zones, ainsi que les financements locaux dont bénéficient les groupes armés terroristes grâce à la soumission des populations sous leur emprise». Ces accords locaux, selon les chasseurs de Niono, Dogofry, Macina, Tenenkou, Tominian, San, Lanfiala, Djenné, nuisent aux efforts de lutte contre le terrorisme. «Si nous sommes confrontés aujourd’hui aux difficultés dans notre lutte contre le terrorisme, c’est bien que la question des accords locaux. Ils compliquent notre lutte», déplorent Boubacar Koumaré et Souleymane Fané ressortissants respectivement de Dogofry et Macina.
À leur tour, les représentants des chasseurs de San, au nombre de trois, ont tour à tour critiqué les accords locaux de paix avec insistance. « Les accords locaux nous posent énormément de problèmes. Quand on signe ces accords, on devient complice de ces terroristes », a affirmé Adama Somboro. Salif Guindo, quant à lui, ajoute que «les accords locaux sont nos véritables problèmes. Ceux qui s’y opposent soutiennent l’État, tandis que ceux qui les acceptent deviennent complices des terroristes».
Une collaboration FAMa-chasseurs
Au-delà des accords locaux, la question de la collaboration entre les chasseurs et l’armée a été beaucoup abordé. Pour ces chasseurs qui opèrent dans les zones d’insécurité au centre du Mali, la collaboration entre l’armée et les chasseurs est une nécessité. Dans toutes leurs interventions, ces chasseurs ont plaidé pour des actions communes entre l’armée et le mouvement Dana Ambassagou dans la lutte contre le terrorisme. «Les chasseurs ne sont pas les ennemis des militaires. Si les militaires collaborent avec nous, nous mettrons fin à la guerre dans deux ans» a soutenu Adama Somboro de la région de San. Meme thèse soutenue par Souleymane Fané, chasseur originaire de Macina «Nous nous sommes unis pour aider à sauver le pays. Nous souhaitons que l’État travaille avec les chasseurs pour protéger la nation», a-t-il déclaré, tout en déplorant les difficultés rencontrées par les populations de Macina, notamment la menace qui pèse sur la saison des pluies.
Les chasseurs ont également demandé une collaboration entre le Mali et le Burkina dans la gestion des frontières vers la région de San. A son tour, le président de Dana Ambassagou, Mamadou Goudienkilé a précisé que son mouvement n’est pas présent qu’au pays dogon. Pour preuve , il a cité la présence des chasseurs de Ségou, San, Ténénkou, Djenné, Tominan dans le mouvement.
B.G/NouvelleAfrique