Dans un communiqué conjoint publié ce 12 mars 2025, le M5-RFP Mali Kura et le parti « Yelema » ont dénoncé la taxe sur les services de communication instituée par les autorités de la transition il y a quelques semaines. Les deux bords politiques ont invité les généraux au pouvoir à «abroger l’Ordonnance et le décret portant création et gestion des nouvelles taxes».
Au-delà des citoyens lambda, des formations politiques s’opposent aux nouvelles taxes sur les services de communication. C’est le cas du M5-RFP Mali Kura de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé et le parti Yelema dirigé par Dr Youssouf Diawara. «La taxation des communications téléphoniques et les transferts d’argent par téléphonie mobile est devenue effective le 05 mars 2025, malgré le tollé général que l’annonce de cette mesure avait provoqué auprès de la population, au cours du mois précédant», déplorent le M5 Mali Kura et Yelema.
En effet, depuis le 5 mars dernier, les Maliens paient à l’État, entre autres : 10% de taxe sur tout rechargement de crédits et abonnement téléphonique et internet ; 1% de taxe sur les fonds envoyés par téléphonie mobile.
Le cri des populations ignoré
Aucune décision des autorités de la transition n’a jamais fait autant de contestations depuis son installation en 2020. Nombreux sont les Maliens qui ont exprimé leur opposition à cette nouvelle taxe qui en rajoute à la souffrance des populations. Mais ces cris n’ont pas pu empêcher l’application de cette décision. «Plutôt que d’être à l’écoute du peuple, le gouvernement a préféré un forcing à l’allure de défiance pour mettre en œuvre la nouvelle taxation et sa gestion par un dispositif opaque rattaché à la Présidence de la République», regrettent les deux plateformes.
Pour ces formations, le fait de loger le fonds sous la tutelle de la présidence de la République peut ouvrir la porte à toute sorte de dérive. Ce n’est pas tout, elles estiment que cette taxe est injuste. «Cette taxation est une mesure injuste de spoliation des populations déjà très éprouvées, souvent ruinées par la crise énergétique à laquelle le gouvernement n’a toujours pas apporté un début de solution, la destruction des dizaines de milliers d’emplois liée à la fermeture de milliers d’entreprises, d’ONG et de projets, et par la cherté de la vie», dénoncent Yelema et M5 Mali Kura.
Une taxe illégale ?
Dans leur communiqué, les deux bords politiques mettent en cause la légalité de la création de cette taxe sur les services de communication. «Aussi, la légalité de la création de ces nouvelles taxes par Ordonnance est-elle fortement contestée, car cela ne fait pas partie des domaines dans lesquels le CNT a clairement autorisé le gouvernement à légiférer par ordonnance», déclarent-ils en fustigeant le train de vie exorbitant de l’État. «Du début de la Transition à nos jours, les budgets alloués au président, au gouvernement et au CNT, ont connu une forte augmentation en milliards de nos francs, y compris en maintenant l’essentiel des indemnités et des dépenses de confort des hauts dignitaires du régime», dénoncent-ils.
Ils invitent, à cet effet, les autorités de la transition à abroger l’Ordonnance et le décret portant création et gestion des nouvelles taxes.
BG/NouvelleAfrique