Le Directeur Général de la société Énergie du Mali (EDM-SA) Abdoulaye Djibril Diallo a, au cours d’un point de presse, fait, le 7 mars 2024, le point de la situation et annoncé des mesures pour le mois de ramadan. Cela, sans annoncer quand est-ce que les délestages prendront fin.
Devant la presse, le Directeur général Abdoulaye Djibril Diallo a fait l’état des lieux de la crise énergétique. Il a évoqué notamment l’augmentation de la demande qui est passée, selon lui de 600 millions de Kilowattheure à 3,2 milliards en 20 ans avec une croissance annuelle de 10%. Il a également parlé de la croissance de la part du thermique qui représente aujourd’hui 70% contre 17% il y a deux décennies. Cette domination est, précise-t-il, la cause fondamentale de la crise que nous vivons
«EDM-Sa vend à perte. Sans le soutien constant et permanent de l’État à travers ses subventions et ses aides multiformes, nous aurons du mal à assurer le service», avoue le Directeur général, confirmant un fort endettement de la structure au niveau des banques et des fournisseurs.
309 milliards FCFA pour avoir le courant à 100%
Selon le planning de la société, sur la période de février à juin 2024 elle aura besoin de 1,413 milliards de Kilowattheure contre une demande de 1,441 milliards soit un déficit de 27 millions de Kilowattheure.
«Pour toute l’année 2024, en couvrant la demande à 100%, il faudrait 500 millions de litres de combustible. C’est 11.000 citernes de 45.000 litres. C’est aussi 309 milliards de francs CFA tous ces combustibles», a-t-il révélé. Un montant qui ne prend pas en compte les autres intrants dont les lubrifiants, les pièces de rechange, les travaux de maintenance, l’entretien du réseau et le personnel.
La somme est également en deçà du chiffre d’affaires prévisionnel de 2024 d’EDM-Sa qui sera de l’ordre de 275 milliards FCFA. «La charge du combustible est largement supérieure à notre chiffre d’affaires. Cela veut dire que sans que l’appui constant de l’État, en réalité EDM ne serait pas à mesure d’assurer le service», insiste-t-il.
Pour la couverture du mois de ramadan, le Directeur général annonce que 28 millions de litres de carburant sont disponibles. Sa direction entend plutôt «diminuer significativement le temps des délestages» pendant ce mois au lieu d’une fin des coupures d’électricité. Elle annonce sa décision «de communiquer désormais le plan détaillé de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser».
Une révision des tarifs
En perspective, la société ambitionne d’inverser l’évolution du mix par la mobilisation des énergies renouvelables (solaire, hydroélectrique, éolienne). Elle prévoit aussi une révision de la politique tarifaire pour établir l’équilibre financier du secteur et permettre son expansion. «La politique tarifaire doit être absolument révisée pour assurer la durabilité du service. Sans cela, le risque c’est la crise financière et le service qui s’estompe », alerte Abdoulaye Djibril Diallo, Directeur général d’EDM-Sa.