LIU Kaiyuan, Chargé d'affaires a.i. de l'Ambassade de Chine au Mali

L’histoire doit être revisitée au moment où nous célébrons le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre mondiale antifasciste. Cette guerre catastrophique pour l’humanité a redessiné le paysage géopolitique du 20e siècle et fait émerger un système international centré sur les Nations Unies. Première à allumer le flambeau de la résistance en Orient, la Chine a joué un rôle de pilier sur le théâtre d’opérations oriental.

Aujourd’hui, face aux tensions géopolitiques et défis planétaires d’une complexité croissante, elle demeure un acteur résolu et important pour la défense de l’ordre international d’après-guerre. Portant la vision de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, elle s’engage à apporter une réponse claire et ferme à la question de savoir quel monde à bâtir et comment le bâtir.

La Chine, combattant antifasciste de la paix pour elle-même et pour l’humanité

Si les historiens occidentaux s’intéressent souvent au Débarquement de Normandie et à la guerre du Pacifique, un fait tout aussi important n’est pas suffisamment étudié : la Chine, principal théâtre oriental, fut un pilier de la lutte mondiale contre le fascisme, avec 14 années de résistance acharnée et un sacrifice de dizaines de millions de militaires et de civils.

Dès l’Incident du 18 septembre provoqué en 1931 par l’armée japonaise, les Chinois ont tiré le premier coup de feu contre le fascisme, bien avant l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en 1939 et l’attaque de Pearl Harbor en 1941. Le théâtre chinois a considérablement freiné l’expansionnisme japonais et, par conséquent, empêché la jonction des forces de l’Axe. Selon Franklin Roosevelt, sans la Chine, l’armée japonaise aurait pu envahir l’Australie et l’Inde, avancer vers le Moyen-Orient et rejoindre les forces allemandes, isolant complètement l’Union soviétique.

Tout en résistant sur leur propre sol, les Chinois ont fourni un soutien stratégique essentiel aux Alliés. The Hump, célèbre route aérienne desservant jusqu’au Yunnan de la Chine , a été une véritable ligne de vie pour les Alliés. Elle a non seulement permis l’acheminement de ressources vitales, telles que l’huile de tung et le minerai de tungstène depuis le bassin du Yangtsé vers les usines d’armement alliées, mais aussi été marquée par des moments de solidarité et de courage : plus d’un millier d’aviateurs américains, contraints de sauter en parachute lors d’accidents sur cette route périlleuse, ont été secourus par des militaires et civils chinois en risquant leur vie.

La Chine, bâtisseur d’un ordre d’après-guerre fondé sur la paix

Le 1er janvier 1942, la Chine, aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union soviétique, figurait au premier rang parmi les 26 signataires de la Déclaration des Nations Unies à Washington. Ce statut de la Chine n’a pas été accordé, mais acquis au prix des sacrifices de dizaines de millions de militaires et de civils chinois. Membre fondateur de l’ONU et membre permanent du Conseil de Sécurité, la Chine a transformé son expérience de la résistance en une nouvelle vision de l’ordre international. Lors de la conférence de San Francisco, elle a plaidé pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour l’esprit anti-colonialiste, contribuant ainsi à inscrire «  l’égalité de droits des nations grandes et petites  » dans la Charte des Nations Unies. La Chine, pleinement consciente du prix de la paix, n’a cessé d’œuvrer pour l’équité, la justice et la cessation des hostilités.

Oublier l’histoire, c’est trahir. Le retour de Taiwan à la Chine est un acquis majeur de la victoire de la Seconde Guerre mondiale. Les faits sur la question de Taiwan sont incontestables. Fin 19e siècle, le Japon s’est emparé de Taiwan par une guerre d’agression. Pendant un demi-siècle, la population locale n’a jamais cessé d’y résister. La Déclaration du Caire et la Proclamation de Potsdam ont toutes explicitement affirmé que le Japon devait restituer Taiwan qu’il avait dérobé à la Chine. Ces instruments en droit international confirment la souveraineté de la Chine sur Taiwan et constituent une composante importante de l’ordre international d’après-guerre. Défier le principe d’une seule Chine, c’est défier l’autorité des Nations Unies et défier l’ordre international d’après-guerre. En 1971, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 2758, réaffirmant sans équivoque la souveraineté de la Chine sur Taiwan. Dès lors, la région de Taiwan n’a qu’une seule appellation aux Nations Unies qui est « Taiwan, province de Chine ».

La Chine, ppionnier pour le progrès de l’ordre international : construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité

Dans les années 1950, la Chine a avancé les Cinq Principes de la Coexistence pacifique qui sont devenus aujourd’hui une norme fondamentale reconnue par l’ensemble de la communauté internationale. Plus grand pourvoyeur de casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Chine est considérée comme un acteur clé et une force cruciale pour les opérations de maintien de la paix. Ces dernières années, elle a joué activement un rôle de médiation pour le règlement des points chauds au Moyen-Orient, en Afrique et dans d’autres régions du monde, apportant sa part de contribution à la paix mondiale. L’Initiative « la Ceinture et la Route » qu’elle a lancée bénéficie désormais à plus de 150 pays et couvre les domaines clé comme infrastructures, énergie et économie numérique, injectant une grande impulsion au développement des pays du Sud global. Face aux enjeux cruciaux pour l’humanité tels que le changement climatique et la transformation numérique, la Chine s’est mobilisée en fournissant des produits, des technologies et des visions de gouvernance qui sont des biens publics précieux aux pays du monde. Au moment où le reflux de la mondialisation s’accentue et des voix se lèvent pour le découplage et la rupture des chaînes d’approvisionnement, on voit clairement qui s’efforce d’ériger des murs et qui œuvre à construire des ponts. Par des actions concrètes en faveur de l’ouverture, de l’inclusion et du gagnant-gagnant, la Chine démontre à tous ses compagnons de route sur la voie de la modernisation sa détermination de promouvoir le progrès de l’humanité. 

Le monde d’aujourd’hui traverse des transformations inédites depuis un siècle. Les pays en développement connaissent une montée en puissance collective. Notre monde a besoin d’une nouvelle vision de la gouvernance internationale. Pour répondre à cet appel de notre époque, la Chine a avancé la vision de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et affirmé sa détermination de bâtir un monde multipolaire égal et ordonné, de promouvoir une mondialisation économique bénéfique pour tous et inclusive et de défendre le véritable multilatéralisme, estimant que les affaires du monde doivent être gérées par tous les pays à travers des consultations et non décidées par les plus puissants.

Les feux de la guerre sont derrière nous, mais la marche vers l’équité, la justice et le progrès de l’humanité doit être poursuivie. Tel est l’engagement de la Chine, un engagement qu’elle continue d’honorer avec détermination et persévérance.

Par M. LIU Kaiyuan, Chargé d’affaires a.i. de l’Ambassade de Chine au Mali

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